Lauréat 2024 du prix Liliane Bettencourt pour le chant choral, l'ensemble Correspondances est dirigé par Sébastien Daucé, organiste et claveciniste, passionné de musique baroque. 

Votre ensemble est largement dédié à la musique du XVIIe siècle. Pourquoi une telle passion ?

Sébastien Daucé. Tout est arrivé un peu par hasard. Un son particulier m’a accroché, j’ai eu envie d’en connaître davantage et j’ai découvert tout un univers. La musique du XVIIe est extrêmement riche, de l’intimité des airs de cour jusqu’aux premiers opéras. Après 15 ans, on s’épanouit toujours autant, notamment avec notre compositeur de prédilection Marc-Antoine Charpentier. L’ensemble s’est constitué avec lui et n’en finit pas de se nourrir de son génie musical et de son invention permanente, lui qui est allé jusqu’en Italie pour découvrir d’autres manières de faire émerger les sons. Cette passion pour le XVIIe a aussi participé à notre renommée. Nous avons fait le tour du monde avec le Ballet Royal de la Nuit, mais notre volonté est de porter la musique partout ; à l’étranger et dans une petite chapelle de Normandie.

Vous venez de recevoir le prix Liliane Bettencourt pour le chant choral 2024. Quel regard portez-vous sur cette reconnaissance ?

S.D. Nous espérions décrocher cette récompense depuis plusieurs années. Elle compte beaucoup pour nous car elle porte le regard de professionnels, de gens qui font ce métier et le connaissent parfaitement. Le fait qu’ils distinguent notre démarche nous donne envie de continuer à cultiver notre originalité avec des projets hors normes, risqués, parfois même insensés !

© Louise Desnos / VU'

Ensemble Correspondances

Porté par Sébastien Daucé, son fondateur et chef de chœur, l'ensemble Correspondances œuvre pour faire connaître l'art lyrique et la musique du Grand Siècle.

Quels projets allez-vous mener grâce à l’accompagnement qui prolonge ce Prix ?

S.D. Nous sommes des spécialistes de la musique du XVIIe et nous avons envie de la faire connaitre. Pour la partager avec le plus grand nombre, la forme est essentielle. Il faut parler au public, lui dire ce que nous faisons, lui raconter l’histoire d’une œuvre. Nous avons beaucoup réfléchi à ces questions pour le Ballet Royal de la Nuit. Nous avons retrouvé certains éléments historiques (gravures) mais rien sur la musique. Notre projet un peu fou a été de restituer un probable sacre de Louis XIV, d’imaginer une profusion de sons, de couleurs, de sensations. Le soutien précieux de la Fondation, et la liberté qui nous est donnée, va nous permettre de poursuivre tout cela.

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